Rentrée universitaire 2025 : précarité étudiante en Île-de-France — l’urgence sociale ignorée

Une rentrée plus chère que jamais : 3 227 euros pour commencer à étudier
Le dernier baromètre de la FAGE, publié le 3 septembre 2025, révèle une nouvelle hausse du coût de la rentrée universitaire, désormais estimé à 3 227 euros pour un·e étudiant·e non-boursier·ère, soit +2 % en un an. Dans sa dernière enquête sur le coût de la vie étudiante, l'Unef dénonce une augmentation de 4,12%, soit +807€ de budget annuel nécessaire pour vivre en tant qu’étudiant·e.
En Île-de-France, où le logement est particulièrement cher, cette situation devient intenable pour une grande partie de la jeunesse. Dans le classement des villes universitaires 2025, l’Unef rappelle que Paris est la ville où il coûte le plus cher pour vivre, avec un budget de 1 626,76€ nécessaire pour y étudier.
Ce chiffre doit interpeller, choquer, et surtout mobiliser. Il ne s’agit pas seulement d’une statistique, mais du reflet d’un quotidien fait de stress financier, de sacrifices et parfois d’abandon des études. En Île-de-France, où les loyers sont parmi les plus élevés de France, cette situation devient insoutenable.
1 étudiant·e sur 5 ne mange pas à sa faim : une précarité qui se banalise
Le baromètre indique que 20 % des étudiant·es ne mangent pas à leur faim. Cette statistique alarmante illustre une réalité : la précarité étudiante est devenue la norme, obligeant de nombreux jeunes à sacrifier l’alimentation, la santé ou leurs études. C’est le quotidien de celles et ceux censé·es incarner l’avenir de notre société.
Des aides publiques déconnectées des réalités
La bourse maximale, fixée à 633,50 €, reste deux fois inférieure au seuil de pauvreté (1 288 €). Ce déséquilibre rend le système actuel inefficace et injuste, déconnecté de la réalité économique et de l’inflation. Il perpétue la survie plutôt que de garantir l’émancipation.
Le logement étudiant : un mur infranchissable
En Île-de-France, le logement est le premier poste de dépenses. Avec un loyer moyen de 581 euros (contre 520 euros en 2024), il grève immédiatement le budget étudiant. Cette hausse de 3 % des loyers, combinée à la raréfaction des logements accessibles, engendre une charge mentale et financière colossale. La quête d’un logement devient un parcours d’obstacles, souvent anxiogène, où les étudiant·es doivent parfois choisir entre se loger ou se nourrir. Nous ne pouvons pas accepter qu’en 2025, accéder à l’enseignement supérieur rime avec précarité, isolement et anxiété.
L’Ile-de-France, région où il coûte le plus cher pour se déplacer
En cette rentrée étudiante, le prix de l’abonnement Navigo Imagine R a augmenté de presque 3% passant à 392,30 € par an. Cette augmentation s’ajoute à un budget qui s’alourdit d'année en année. Les étudiant·es sont eux·elles aussi les victimes de la politique anti-précaire de Valérie Pécresse.
Les Écologistes d’Île-de-France réclament une réforme immédiate
Face à cette crise sociale, nous appelons à une réforme structurelle ambitieuse :
- En urgence et à minima, l’indexation des bourses sur l’inflation ;
- Réforme du système de bourse vers une allocation, au-dessus du seuil de pauvreté, permettant une véritable insertion des jeunes dans leur parcours d’autonomie.
- Encadrement des loyers dans les villes universitaires.;
- Plan régional d’aide alimentaire, médicale et psychologique, en partenariat avec les CROUS et les universités.
Un appel à la mobilisation collective
La précarité étudiante n’est pas une fatalité, mais le résultat de choix politiques. Nous refusons de voir une génération sacrifiée. Nous en appelons à toutes les forces politiques, associatives et citoyennes pour défendre le droit à l’éducation, à la santé et à la dignité pour toutes et tous.
Le Bureau Exécutif Régional – Les Écologistes Île-de-France